"Je vais à Rio"

Publié le par Paloma

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C'est plus fort que moi! En quittant l'état du Minas Gerais et en me dirigeant vers l'état de Rio, je ne peux m' empêcher de chanter toute seule sur mon vélo "je vais à Rio", "the girl of Ipanema" ou "Copacabana"...

Grande 1èrepour moi: une autoroute à péage. Le préposé me signale gentiment que pour les vélos, c'est gratuit... Je profite du bon accotement et de la bonne qualité de la route pour gagner Petropolis, capitale d'été de l'ancienne cour impériale. Très beau palais impérial, superbes maisons de tous les styles, le tout très bien entretenu et parcouru de canaux. Vraiment beaucoup de charme dans cette petite ville qui reste assez cossue. A la sortie d'un lycée privé, 2 adolescentes portent des sacs Kipling... 
Je m'interroge sur l'origine du nom des villes. Petropolis se rapporte à l'empereur Pedro II, c'est clair. Mais toutes les villes dont les noms se terminent par "landia", tels Uberlandia, Felixlandia ont-elles été fondées par des Allemands?

Après les mises en garde, menaces et interdictions diverses de la part d'amis bien intentionnés pour rentrer dans Rio, j'ai parcouru en car les 50 km qui séparent Petropolis de Rio. Les favelas traversées ne m'ont pas semblées menaçantes, par contre les tunnels empruntés ne laissent aucune place aux cyclistes. A l'office du tourisme de la gare routière (au Nord de Rio), une blonde à faux cils en train de se manucurer les ongles (je précise que je n'ai rien contre les blondes...) m'indique un itinéraire"sûr" pour rentrer dans la ville. Je vérifie son infocar je n'ai pas confiance. En fait, il s'agit d'un viaduc d'une dizaine de km de long, apparenté à une autoroute. Les meilleurs informateurs des cyclistes restent les chauffeurs de taxi. L'un d'eux veut me sauver la vie en embarquant armes et bagages dans son taxi, un autre m'indique un itinéraire raisonnable. Je n'ai qu'un petit viaduc (style viaduc Reyers) à passer et j'arrive rapidement à un hôtel. Attroupement sur le trottoir très fréquenté quand je porte mon vélo jusqu'au 1er étage... Je retrouve avec beaucoup de plaisir Mathilde, une carioca rencontrée à Sao Luis. Grâce à elle, l'antique téléphone rouge sans cadran de ma chambre (style ligne directe le Kremlin-Maison Blanche...) a sonné plusieurs fois pour moi. Ça faisait longtemps qu'on ne m'avait plus téléphoné! Elle m'a fait visiter la ville et nous avons longuement discuté devant 1 ou 2 caipirinhas. Ca fait du bien.

A Rio comme partout au Brésil, les musées sont généralement bien aménagés et intéressants. J'ai donc fait le plein de culture. Du haut de la statue du Christ Redempteur, une vue époustouflante sur la baie de Rio. J'ai appris depuis que ce Christ était une des 7 nouvelles plus belles merveilles du monde. Ce n'était pas l'avis de 2 Francaises qui, en contemplant cette superbe vue d'un air blasé,on déclaré "qu'il n'y avait pas de quoi en faire tout un plat, que ce panorama n'avait rien d'extraordinaire". Pour une fois, je me suis tue, et oui, parfois ça m'arrive...

J'ai joué le WE à la girl of Ipanema, expérience aussi intéressante que la visite du plus beau musée. Une piste cyclable longe toutes les plages, je buvais du petit lait en l'empruntant... De plus, le dimanche, la circulation est interdite aux voitures le long de la mer. Joggeurs et cyclistes envahissent le bord de mer. Nombreux portent autour du torse ou du bras un cardio-monito machinchouette: il faut à tout prix quantifier l'effort fourni. Les cyclistes surfeurs ont un astucieux système d'attache de leur planche au vélo. Copacabana et Ipanema sont fréquentées par beaucoup de vieux riches. On y voit de nombreux chiens de race, j'ai même vu un caniche avec des chaussons roses fluo...

Sur la plage, j'arbore un sobre maillot de bain une pièce, discrétion oblige pour ne pas avoir de problème. Seule parmi les 2 pièces "fil dentaire" des brésiliennes, c'est comme s'il était marqué touriste en grand et en fluo sur mon maillot! J'étais par hasard dans la zone (qualifiée par le lonely planet) des corps musclés et bronzés... Bien à ma place, donc...

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Après Rio, je me suis dirigée vers l'Ouest et la Costa Verde. Ilots le long de la côte, derniers vestiges de la mata atlantica (foret tropicale côtière) à l'intérieur des terres, cette côte est un bijou mais n'est pas verte pour rien. Il pleut, les îlots ne sont pas verts mais noirs, la mer et le ciel ne sont pas bleus mais gris. Ce n'était vraiment pas au programme mais ça ne m'empêche pas d'admirer les petites plages que je longe.

Je suis à Parati, au bout du chemin des esclaves, ville ou arrivait l'or et les pierres précieuses pour y être embarqués vers le Portugal. Je vais poursuivre quelques jours le long de la côte avant de me diriger vers les chutes d'Iguaçu.

 

Publié dans colombe.a.velo

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M
Chere Paloma, je suis bien contente des tes commentaires. Cela donne une image moins turistique de ma ville. Je ´viens de l´envoyer a des amies français...je te souhaite beaucoup de chance sur le chemin.. a bientot! Mathilde Molla
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P
Te rencontrer sur ma route a été un plus dans mon voyage et une motivation pour parcourir la longue route qui va de Sao Luis à Rio, la promesse d'une caipirinha aidant... Tu m'as fait decouvrir Rio, je te ferai decouvrir Bruxelles... quand j'y retournerai!