Le pays de Galles 🏴󠁧󠁢󠁷󠁬󠁳󠁿

Publié le 30 juillet 2022 par Paloma

Je me permets de reprendre le récit à Port Sunlight qui ne se trouve pas au pays de Galles mais juste au Nord de l’embouchure de la Dee, qui marque la frontière Nord avec l’Angleterre.

William Lever était un homme d’affaire multimillionnaire aux idées libérales, mais aussi philanthropiques. Tout a commencé dans l’ancien Congo belge où il a planté des palmiers à huile afin d’avoir de la matière 1ere pour fabriquer des produits à base de savon. Il a eu la géniale idée de proposer du savon 🧼 emballé à usage domestique. L’essor de ce produit a été tel qu’il a construit une cité modèle à destination des ouvriers, nommée Port Sunlight en l’honneur de son produit phare. Le travail forcé au Congo sur laquelle il a basé sa fortune était quand à lui beaucoup moins philanthropique.

N’empêche que la cité est magnifique, toutes les maisons sont différentes et disposaient au moment de leur construction du confort moderne.

J’arrive au bord de la mer et tout comme en mer d’Irlande, il y a de nombreux champs d’éoliennes au large.

Comme, parmi les choses à visiter, Tripadvisor et autres influenceurs recommandent la magnifique côte Nord, je m’y engage gaillardement, d’autant plus que le dénivelé est presque nul.

C’est beau, parfois surprenant, comme quand on tombe nez à nez avec un navire abandonné. Après avoir été utilisé comme casino, le projet actuel est de le transformer en grande galerie d’art.

Le long de la côte se succèdent de gigantesques mobilhome parks qui n’ont de mobile que le nom. L’un de ces parks est long de 4 kms, à raison de 3 mètres entre chaque mobilhome, et sur plusieurs rangées, je ne me suis pas amusée à calculer le nombre de logements. Terrains de jeux, de sport, piscine, karting, commerces, ces centres se suffisent à eux-mêmes.

Plus modestes et autrement plus charmants, j’ai découvert les terrains de bowling green, ou boulingrin en français https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Boulingrin_(jeu)

Conwy est une charmante petite ville inscrite au patrimoine de l’UNESCO. Ce qui lui vaut cette reconnaissance est la présence du château fort, de remparts et de ponts historiques exceptionnels.

Le jeune couple qui m’y accueille me demande d’emblée : what next? Je l’ignore. La côte, longue, si longue, ou l’intérieur du pays vallonné, si vallonné ? Je choisis la 2ème option car en Irlande, je n’ai fait que longer la côte.

Pour info, voici les dénivelés positifs quotidiens en mètres depuis mon départ de Liverpool: 414, 2782, 2337, 1876, 2491, 858 et 2777. C’est du moins ce que prétend ma copine la montre Garmin.

Je traverse donc une partie du parc national de Snowdonia, qui est en fait le point culminant du pays, a plus de 1000 mètres. Mais je m’y tiendrai à distance respectueuse. Les routes sont étroites, il y a beaucoup d’élevage de moutons, toujours eux, et de bovins. Je franchis moultes cattle 🐮 grids (grille à bétail) et m’étonne de ne jamais voir de brebis avec une patte coincée entre 2 barreaux. Une fermière m’a assuré que le bétail savait pertinemment qu’il ne fallait pas s’aventurer près de ces grilles. Pas si bêtes, ces bêtes!

Je passe quelques cols, il y a tellement peu de monde qu’il m’arrive régulièrement de n’entendre aucun son de voiture. Le calme absolu, ça devient rare de nos jours.
Petit à petit, le paysage est plus boisé, on commence à voir quelques champs. J’emprunte souvent des routes ondulantes de la largeur d’une voiture, avec des hautes haies de part et d’autre et je n’ose pas toujours m’aventurer en descente jusqu’à 50 km/h car sans visibilité, gare à la collision!

A certains endroits, il y a très régulièrement des portes à ouvrir et refermer, et ça ralentit fortement le rythme.

Autre piège à cyclistes, les portiques pour empêcher les motos d’emprunter les pistes cyclables. Ils ont le chic d’être 2-3 cms plus étroits que mon vélo 😤.

Je suis une partie de l’Eurovelo 2 qui est celui des capitales de l’Europe qui relie Dublin à Moscou. Je ne peux m’empêcher de penser quand je suis sur une mini route croquignolette que je suis sur la route de Moscou (ou je ne suis présentement pas prête d’aller! 🇺🇦 ).

Mon récit serait incomplet si je ne parlais pas des animaux de compagnie. Les plus visibles sont naturellement les chiens. Ils sont partout, ils sont chouchoutés, comparés, bichonnés, admirés.

On les voit souvent par paires, généralement de la même race. Il y a partout des poubelles spécifiques pour leurs excréments. Qu’en fait-on ? Les recycle t’on? Mystère qui ne m’empêche pas de dormir.
Au marché, on vend des croquettes artisanales et partout, il y a des écuelles avec de l’eau.

Les lévriers relégués des champs de course dont les Britanniques sont si friands (interdits depuis 5 ans) ont été recueillis pour passer une retraite moins stressante.

Les chats ne doivent pas être en reste car on crée même des charity shops pour leur venir en aide.

Quant aux oiseaux, ils ne sont pas négligés car les Britanniques sont par habitant les plus gros acheteurs de graines et autre gras pour oiseaux. Il y a des gens qui s’amusent à faire des statistiques avec n’importe quoi!

Finalement, j’ignore ce que j’ai loupé en renonçant à l’Ecosse mais ce que je sais, c’est que je ne regrette nullement d’avoir traversé le pays de Galles. Une famille de Flamands croisée sur une route panoramique m’a dit : « on a beaucoup de chance d’être ici ». Ils avaient bien raison.

J’ai aussi beaucoup de chance d’être accueillie à Bristol chez Hélène, que j’ai rencontrée lors d’escapades en ski de randonnée. Je me sens ici comme chez moi et me suis payée aujourd’hui une monumentale sieste de 2 heures. Après 3000 kms, je peux me le permettre.