L’Angleterre

Publié le 11 août 2022 par Paloma

J’ai séjourné 11 jours en Angleterre et l’ai traversée d’Ouest en Est, de Bristol à Harwich.

Si je suis passée par Bristol, c’était pour y retrouver Hélène et Neil, compagnons d’escapade dans le Jura en ski de randonnée nordique. Neil était à l’étranger mais Hélène était bien présente, entre les cours à donner, ses filles de passage et l’anniversaire d’une copine, Ursula, à fêter.

J’en profite pour me reposer, laver mon vélo, explorer la ville en long, en large et en hauteur, car Bristol est construite sur plusieurs collines et aussi profiter de bons repas.

La ville thermale de Bath n’est qu’à une encablure de Bristol et je fais l’aller-retour sans sacoches, pédalant le long de l’Avon puis sur une ancienne voie de chemin de fer.

Bain de touristes sous le soleil mais aussi de remous et eau chaude, sauna et hammam dans les thermes de la ville. Il n’aura pas été dit que j’avais pris inutilement mon maillot de bain dans les îles britanniques.

Sur les routes étroites et sinueuses, j’utilise la technique de la sonnette pour annoncer mon arrivée https://youtu.be/URAqnM1PP5E. Je me dis souvent que l’état des routes en Angleterre n’a rien à envier aux routes wallonnes, et ce n’est pas un compliment. Mes sacoches sont régulièrement secouées en tous sens dans leurs rivets.

Je quitte Bristol et traverse les Clotswolds, région caractérisée par ses cottages en pierre jaune, ô combien photogéniques, même sous un ciel gris. Là aussi, les touristes sont nombreux. Sans vouloir faire de l’anti-automobilisme primaire, je trouve assez peu esthétique une rangée de jolies maisons basses longées par des voitures en stationnement.

Il y a des infrastructures cyclables en ville, des itinéraires cyclables qui permettent notamment de rentrer facilement dans les villes en évitant les écueils autoroutiers mais force est de constater que le comportement des usagers non faibles laisse souvent à désirer. La distance de sécurité pour dépasser un vélo, késako? Certaines voitures prennent des risques inconsidérés pour gagner 3 secondes, me frôlent dangereusement sans vergogne et ça me fâche, vu mes antécédents dans les Cornouailles.

Je traverse à Woodstock le jardin du palais où naquit jadis Winston Churchill. Autant dire qu’il est né avec une cuiller en argent dans la bouche, ce héros de la guerre.

Je loge soit en camping, soit chez des Warmshowers, toujours très sympa.

Anita, d’abord, puis Steven et Debs. Ils comprennent d’emblée les besoins d’une cycliste en goguette et me donnent l’impression d’être avec des amis de longue date. C’est le gros « plus » du voyage.

Les campings, c’est toujours particulier aussi. Un couple de mon âge s’installe régulièrement dans un camping à la ferme près de chez leur père de 95 ans. Ils vont le chercher tous les jours dans sa résidence pour l’installer au grand air dans le champ sur une chaise longue, entre le chien et les canaris qui font aussi partie du voyage. Ils le ramènent tous les soirs tout ragaillardi.

En face, un ouvrier va de chantier en chantier avec sa caravane et son échelle sur le toit.

Les chiens, parlons-en encore! J’en ai vu un dans un petit harnais semblable à un porte-bébé ventral. Un autre faisait du paddle sur la Cam avec une bouée de sauvetage à sa taille (avec sa maîtresse, hein, pas tout seul!) et hier, alors que je m’offrais une glace, j’ai vu qu’il y avait aussi de la glace spéciale pour chiens. Ils sont fous ces grands-bretons!

Là où ils sont plus malins, c’est pour le rangement des trottinettes électriques en libre-service. Pas questions de les abandonner n’importe où. On ne peut clôturer la location qu’à des endroits précis dédiés à leur parcage.

Les lieux de cultes ne sont pas subventionnés par l’état et pour pallier à l’habituel « je n’ai pas de monnaie », il y a dans toutes les églises des terminaux bancaires sans contact. Les Britanniques utilisent la technologie à bon escient.

Les cottages en pierre des Clotswold cèdent la place aux maisons à colombages ou au toit de chaume. Les récoltes sont précoces, on ramasse patates et 🧅 oignons, les foins sont soigneusement enroulés dans les champs. L’herbe est jaunâtre, il n’a pas plu depuis plusieurs semaines.

J’arrive à Cambridge où j’ai un nouveau choc touristique. Les adolescents en stage linguistique envahissent les rues et collèges, avec pour signe de ralliement non pas des gilets jaunes, mais des sacs à dos à l’effigie de leur école. Beaucoup viennent d’Amérique du Sud, d’Asie où d’ailleurs.

Les collèges dégagent toujours autant de classe, il y a foule sur la Cam et il faut aller en dehors du centre ville pour trouver des rameurs et des clubs d’aviron en enfilade.

Je m’offre 2 intermèdes musicaux, et un autre muséal avec David Hockney car finalement, je suis en vacances. Dans les musées, je bénéficie du prix « concession », aux côtés des étudiants et des handicapés. Vous aurez compris que ça concerne les seniors de plus de 60 ans.

J’arrive au bout de ma course à Harwich, port face à la mer du Nord.

J’ai choisi pour rentrer sur le continent de passer par les Pays-Bas car j’ai toujours du plaisir à traverser la Zélande. Le ferry est bondé à ras-bord et je me demande s’il y a assez de canots de sauvetage pour tout le monde. A propos, où sont les bouées de sauvetage? Je ne suis pas passée par Titanic Belfast pour rien mais, jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas d’icebergs en mer du Nord, surtout par temps de canicule.