Le ring of Kerry
Cette péninsule est plus longue, plus large et plus élevée que la précédente, celle de Beara.
Pas question de me contenter de la longer par la côte car Allison de Clonakilty m’a chaudement recommandé d’emprunter le gap of Dunloe. A partir de Kenmare, je file donc vers le Nord. On est samedi et il y a de loin en loin des cyclistes du WE en Lycra qui veulent en démordre avec quelques cols. Le premier col est celui de Moll, il y a peu de monde dans la montée, le paysage s’ouvre très largement, cela me fait penser à l’Antiatlas, si ce n’est que l’ocre est remplacé par le vert.
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Je choisis ensuite la Black Valley. Elle porte bien son nom. La rivière est noire, les petits lacs sont noirs, le ciel est gris. Cette noirceur est due à la présence de tourbe, je crois, et je trouve finalement que c’est magnifique. Il n’y a personne sur cette mini route et je m’enthousiasme toute seule devant le paysage.
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Je rejoins ensuite le gap of Dunloe, endroit éminemment touristique en haute saison. Les Irlandais sont de grands marcheurs et la plupart des gens sont à pied. D’autres choisissent la calèche ou le cheval et très peu roulent à vélo.
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2 jeunes Indiens de Dublin se débattent avec leurs vélos de location dans les montées. « Are you a professional ? » me demandent-ils avec candeur. Ils me prennent en photo.
Le soir, quand je fais la mise à jour de ma montre Garmin, un trophée 🏆 s’affiche. J’ai battu mon record de dénivelé (depuis septembre 2020) soit 1714 mètres sur une journée. Et moi qui pensais que rouler 52 kms en une journée, c’était de la poudre de perlimpinpin !
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On voit des champs de tourbe et les tranches sont mises à sécher. Il n’y a que 13 degrés, mais il ne pleut plus depuis 3-4 jours, c’est toujours ça de pris.
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Dans un champ se tient une séance de tonte de moutons. Ils font gentiment la queue et se laissent tondre tout aussi docilement. Le berger dit que ça leur plaît car ils commencent à avoir trop chaud. Ce n’est pas l’homme qui murmure à l’oreille des chevaux mais le mouton qui murmure à l’oreille du berger. Je m’interroge sur les vegan qui refusent de se vêtir de laine alors que, d’après le berger, cela ferait plaisir aux moutons. Allez comprendre! Dur débat que celui du bien-être animal.
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La laine est chaude, douce, un peu grasse. Malheureusement, son lavage et son traitement sont devenus tellement coûteux que plus personne ne veut l’acheter. Quelle tristesse! Ça donnerait presque envie de se recycler en laveuse de laine!
Tout au bout de la presqu’île se trouve l’île de Valentia. Au loin se trouvent les îles de Skellig qui ont été habitées par des moines dès le 8eme siècle. Cette histoire est passionnante https://wwwterresceltes.net/irlande/les-iles-skellig
Autant la construction des marches dans le roc que les conditions de vie forcent l’admiration. Visiter Skellig Michael exige de réserver jusqu’à un an à l’avance. Pas pour moi donc.
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Un petit mot sur les routes du Sud-ouest de l’Irlande. Je m’inspire de l’Eurovelo 1 pour tracer mon itinéraire mais il y a une discordance importante entre le parcours renseigné sur le site internet, ce qui est indiqué sur l’application Mapy et les indications sur place. Ces dernières sont souvent fantaisistes et peu fiables.
Les routes nationales sont à 2 bandes, sans aucun accotement et la vitesse est limitée à… 100 km/h! On roule à gauche mais on paye en Euros et on ne calcule pas les distances en miles. Ouf, ça changera plus au Nord.
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Les voitures respectent généralement la distance de dépassement et sont plutôt respectueux des cyclistes, même si ils sont peu nombreux. Ça c’est vraiment chouette 👍. Les infrastructures cyclables sont quasi inexistantes.
Sur les routes plus petites, la circulation est minimale, c’est un vrai plaisir. Il n’y a souvent pas la place pour assurer le croisement entre 2 voitures. Les tracteurs ne sont pas en reste, ils prennent de la place et n’hésitent pas à se défier!
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La wild Atlantic coast est bien fléchée, le logo est reconnaissable entre tous et omniprésent; je me demande souvent combien a gagné le graphiste qui a créé ce joli logo bleu.
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Il y a de nombreuses fermes, beaucoup d’élevages de bovins et de moutons, beaucoup de fermes à l’abandon aussi. Les border collies sont les chiens qu’on voit le plus. Ils sont vigilants mais jamais agressifs envers les cyclistes et mes mollets couleur caramel leur en sont reconnaissants.