Vers l’univers celtique puis gaélique

Publié le par Paloma

Vers l’univers celtique puis gaélique

9 petit mois se sont écoulés depuis le retour de mon dernier voyage. J’ai chez moi une vaste carte d’Europe ou sont surlignés tous mes voyages à velo, source d’inspiration pour un nouveau voyage. À défaut de pouvoir faire le tour de la mer du Nord (le service de ferries entre les îles Shetland et Bergen en Norvège a été supprimé), je me décide à partir vers l’Irlande par voie terrestre puis maritime. Pour le retour, qui vivra verra.

Mon ferry à Roscoff est réservé mais j’ai été un peu présomptueuse en calculant à la grosse louche le temps que je mettrais à atteindre la Bretagne; je serai donc obligée de faire quelques petits trajets en train. Finalement j’ai parcouru en train le trajet Bruxelles-La Panne, ensuite Calais -Boulogne puis Fecamp - Le Havre  et enfin Dinan- Landerneau.

J’enregistre dorénavant mon itinéraire sur Polarsteps qui ne fait pas la différence entre les moyens de transport. Par ailleurs, l’application prend un malin plaisir pour une raison que j’ignore à effectuer de longues zébrures sur un itinéraire où à carrément faire un trajet en ligne droite, ce qui existe rarement dans la vraie vie. Désolée pour ces petits défauts.
 

Par rapport à mon premier voyage effectué en 2007 il n’y a pas de changement majeur dans mon équipement. Exit la résistance électrique, la prise anti-moustique, la radio, le réveil et le filtre à eau. En revanche bienvenue à l’iPhone, à l’iPad, à la batterie externe et enfin, au tapis de sol imperméable. Il faut vivre avec son temps et la météo et profiter de tout ce que la technologie peut nous amener. La batterie externe, à coup sûr, résout le problème de l’angoisse de la batterie vide, surtout lorsque l’on campe.

Prendre le train avec son vélo et devoir possiblement emprunter les escaliers pour passer d’un quai à l’autre n’a cette fois-ci pas été un problème. J’ai eu beaucoup de chance car il y avait chaque fois des jeunes hommes musclés ou des ouvriers du rail serviables qui ont porté mon vélo à pleine charge (17 kg de vélo et 17 kg de bagages dans 4 sacoches) à travers les escaliers pour le déposer délicatement en face du train. Trop chouette, merci les gars pour votre courtoisie!

Revenons-en au voyage. Dès mon arrivée à La Panne je repère l’ Eurovelo 4 qui relie Roscoff à Kiev. J’ai peu d’hésitation sur la destination à prendre, je file à gauche et je constate au ciel gris et à la météo annoncée que cette journée sera placée sous le signe de la pluie. J’hésite à prendre le train à Dunkerque pour éviter la pluie mais me ravise rapidement en me disant que je n’allais pas trouver une échappatoire face au premier obstacle du voyage. Je trace à travers les pistes cyclables, croise quelques migrants, quelques tentes, des couvertures abandonnées le long du canal. Je serai au chaud et au sec ce soir, je n’oserais pas me plaindre face à leur situation ô combien problématique. J’arrive passablement réfrigérée à Boulogne où je retrouve avec plaisir Agnes puis Sophie . Nous cassons la graine ensemble et je remplace les calories dépensées par un Welsch bien gras.

Le vent vient du sud-ouest et c’est justement la destination que je prends; je croise des cyclorandonneurs, les veinards ils ont le vent dans le dos alors que moi j’ai l’impression de me battre contre des moulins à vent. D’habitude, je m’oriente avec le soleil mais cette fois-ci, c’est la direction du vent qui me rassure sur la direction à prendre.

À partir de Hardelot les villas sont plus chics, il y a de beaux jardins soigneusement entretenus et des élevages de chevaux.

Le Crotoy en baie de Somme

Ma première étape en camping sera dans la baie de Somme où je me régale le soir de moules de bouchot au maroilles. On n’arrête pas le progrès! Plus loin je découvre Mers-les-bains et ensuite le Tréport. Il y a de magnifiques maisons aux boiseries vivement colorées avec des loggias, balcons et bow Windows, des briques émaillées, évoquant le charme de la belle époque.

Sur la digue de Mers-les-Bains

J’arrive dans la région des falaises et l’Euro velo 4 (nommée Velomaritime en France) a un malin plaisir à nous faire rouler sur une route en haut des falaises pour après nous imposer une descente vertigineuse vers le port pour ensuite remonter sur les falaises ceci avec le vent de face; c’est un peu exigeant pour la cycliste vieillissante que je suis devenue.

Sur les hauteurs du Treport

Le soir je prends le temps d’étudier le parcours du lendemain et à Dieppe je décide de quitter la velomaritime avec ses importants dénivelés et de  passer plutôt par la veloroute du Lin qui passe à l’intérieur du pays. Je n’aurai qu’à me réjouir de cette décision et j’alterne l’ ancienne voie de chemin de fer avec des petits villages, le tout avec un vent toujours de face certes mais nettement moins violent qu’en bord de mer.

Les veloroutes sont très bien aménagées dans la région. Tables de pique-nique, chaises longues en bois, WC. Des petits couacs aussi, comme la présence d’un tourniquet vrai casse-tête chinois ou défi digne du rumiskub quand il s’agit de le franchir. Comment diable font les tandems et les remorques?

Je traverse le port du Havre en suivant aveuglément les pistes cyclables qui mènent au pont de Normandie qui enjambe l’estuaire de la Seine. Il s’agit d’un pont à Hauban d’une longueur de 2141 mètres. La bande cyclable est étroite, non sécurisée, les voitures roulent vite et il y a un vent à décorner les bœufs. La pente est raide et je sens d’emblée que je n’ai pas intérêt à mettre pied à terre car j’aurais beaucoup de mal à redémarrer en côte sans louvoyer et tomber, avec les cale-pieds et toute ma cargaison.

J’arrive néanmoins saine et sauve à Honfleur. Il semble que plus d’un cycliste rebrousse chemin après quelques mètres sur le pont.

Le vieux port de Honfleur

Le camping affiche complet mais le patron me case sur une pelouse avec 5 autres cyclistes. 2 jeunes filles en sont à leur 1ere expérience de voyage à vélo et je me fais un plaisir de leur prodiguer quelques conseils.

Les 3 Cherbourgeois sont de vieux routards à vélo. L’un d’eux est curieux de tout et n’hésite pas à s’accroupir pour examiner (et commenter!) l’aménagement intérieur de ma tente).

À gauche un fan d’Arno, à droite le petit 🧐 curieux

Le centre ville est bondé de touristes le soir. On croise de très nombreux britanniques et aucun asiatique. Un petit virus est passé par là et confine les gens chez eux.

C'est le pont de l’Ascension et je suis prise dans un embouteillage monstre créé par des plaques belges!?, 75, 92 à Deauville, et encore plus loin à Bayeux. Le vent a tourné, il vient du Nord, on a perdu quelques degrés mais le soleil brille. Que demander de plus? Je quitte l’Eurovelo qui accumule les zigzags et crée un itinéraire à ma sauce qui emprunte les petites routes. Je passe par des bocages (https://youtu.be/6ARlIiwaYAE) et comprend enfin l’origine de la marque Elle-et-Vire lorsque je longe la Vire.

Vache normande

A Villedieu-les-Poêles, il y a un musée de la Poeslerie ( mais qu’est-ce-qu’on n’invente pas?) et surtout, une énorme exposition de peintures et sculptures. Il y a du monde, de l’animation, de belles œuvres à découvrir, j’aime!

J’arrive au Mont-Saint-Michel; les conditions d’accès n’étaient pas très claires sur le site internet mais finalement, les cyclistes peuvent accéder jusqu’au pied du Mont.

Je laisse mon vélo et tout son paquetage sans surveillance au parking et grimpe rapidement à l’assaut du rocher. Il y a une multitude de groupes scolaires d’adolescents, ça crie, ça selfie, ça s’interpelle, ça court sur le sable. Le soir, j’assiste à Cherrueix à mon 1er coucher de soleil. Un comble, quand on est à son 8eme jour de velomaritime.

Pour ma dernière étape, j’ai prevu de prendre le train Dinan-Saint-Brieuc puis Saint-Brieuc- Landerneau. Le 1er train est supprimé et remplacé par un bus et je dois négocier pour y embarquer mon vélo.

Avant cela, j’ai assisté à un étrange ballet à Vivier-sur-Mer. Sur la « route des bateaux » interdite aux voitures, des tracteurs remorquent des bateaux pour les amener en mer lorsque la marée est très très basse. Surréaliste!

Après moultes péripéties dont je vous épargne les détails, j’arrive à Landerneau chez Krista et assiste même au concert de sa chorale. Je vais m’offrir 3 petits jours de congé et de repos avant de prendre le ferry pour l’Irlande.

Krista me fristouille des petits plats et Nouchka me tient compagnie pendant que je prépare la suite de mon voyage.


 

 

 

 

 

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P
Merci à tous pour vos encouragements, vos pensées positives, votre amitié. J’y pense lors des journées où la cape de pluie ne me quitte pas!
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C
Incroyable !! Un vrai régal de lire tes périples ! MERCI de nous partager ces merveilleux endroits !
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P
BRAVO ! Et bon courage pour de nouvelles aventures. Merci pour ce partage, à défaut de te retrouver pour de vrai. J'ai beaucoup de plaisir à te suivre et à te lire. Bises.
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J
Bravo pour ton blog. Quel plaisir de redécouvrir tout ces endroits mais cette fois ci à travers les yeux d'une cycliste.
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K
Brava! C'est un plaisir de lire ton blog!
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B
Aaah yes ! revoilà ce blob tant aimé ! Gros bisous !
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M
Contente de pouvoir suivre à nouveau tes aventures et rêver devant tes belles photos. <br /> Fais bien attention à toi 😘
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I
Contente de te retrouver ici et de te relire! Bonne traversée! <3
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I
Bravo pour ton blog, très plaisant à lire; j’ai hâte de lire la suite de ton périple !<br /> Isabelle (ski nordique)
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