interlude, une page de mon carnet de bord

Publié le par Paloma

Dimanche 13 mai

Ce matin, je me leve tot (pour que le monde m'appartienne) et me mets en quete d'une boulangerie ou d'une epicerie. Niet! Je quitte l'hotel non sans avoir rempli mes bidons avec une bouteille d'eau minerale qui trainait par la! Je trouve finalement une patisserie et y achete 2 empanadas au thon. J'aurais du en acheter 3!

La route monte,on ne voit que des oliviers a perte de vue, sur tous les flancs des collines. Je me demande comment ils font pour la recolte avec une telle quantite d'oliviers et interroge un homme. Manque de bol, il est sourd-muet et ne peut donc satisfaire ma curiosite; j'ai du tomber sur le seul sourd-muet a 100 km a la ronde! Il fallait que ca tombe sur moi! Un autre m'apprendra que 3 a 4 hommes avec une machine qui secoue les arbres recoltent 4000 kg d'olives par jour. Impressionnant...

Je passe un col a 1200m, juste avant Guadahortena: grand vent et arrivee de nuages. Au col, je prends un cafe et me fais offrir une ration comprenant des patates a l'ail (delicieux), une sardine a l'huile et un morceau de pain avec une mini-merguez. J'apprecie... Encore une petite montee puis 10-12km de descente avec le vent de face. Je ne cesse de calculer a quelle heure j'arriverai a Grenade. En montagne,dans les montees a 7 km/h, j'arriverais vers minuit et le decouragement me guette. Quand j'avale les km dans les descentes, c'est l'euphorie. Quand on annonce au depart 90km, on se dit: petite etape. Mais quand apres 45 kms,on annonce qu'il en reste 60, c'est deja moins drole.

Iznalloz et Deifontes semblent peuples de gitans: ca sent l'Andalousie... A Deifontes, un cycliste m'accompagne pour me montrer l'ancienne route accessible aux cyclistes. En entendant que je viens de BXL, il jete un regard appreciateur, appuye et peu discret sur mes jambes. 10 km avant Grenade, je tombe sur un camping que je n'esperais pas trouver. Au bord d'un lac avec vue sur les montagnes enneigees. Je suis encadree de 2 mobilhomes allemands et ai un banc sur mon emplacement, superpratique pour ranger mes affaires. J'aide un espagnol a retrouver son chien. Il a voulu m'offrir en recompense une tranche de jambon qu'il tenait entre ses doigts poisseux, ou une biere.

Le soir,je telephone a maman qui est contente que j'aie pense a la fete des meres (!).Cristina m'attend demain. Je mange les meilleures olives de ma vie au resto et goute au chevreau. Le pistolet file dans mon sac en vue du petit-dej. Je rentre presque en titubant au camping. 

Jodar-Albalote : 92 km (2596)

Extrait de mon journal quotidien

Publié dans colombe.a.velo

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C
Salut Paloma,<br /> Quel courage....J'ai lu avec plaisir la description de ton périple et c'est très chouette à lire car tu écris avec beaucoup d'humour.<br /> Quand tu liras ce mail, sans doute seras-tu en Amérique....<br /> Bon périple.<br /> Christine<br />  
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